Azouz Begag, écrivain, chercheur en économie et sociologie eu CNRS, est également un homme politique doublement engagé qui milite à la fois au MoDem au côté de François Bayrou qui l’a accueilli dès 2007, et à République Solidaire, le mouvement de l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin dont il fut le ministre délégué à la Promotion de l’égalité des chances. Il a publié chez Belin, au printemps, "...C'est quand il y en a beaucoup..." et sera dimanche à Giens avec François Bayrou pour le discours de clôture de l’université de rentrée du MoDem
Comment peut-on être à la fois membre du MoDem et de République Solidaire ?
La fidélité est une valeur fondamentale et l’idée de trahir Dominique de Villepin sans qui je ne serais jamais devenu ministre est à l’opposé de ce que je suis. Contrairement à tous ceux qui lui doivent leur entrée au gouvernement puis l’on trahi. Je pense en particulier à son directeur de cabinet, Bruno Le Maire.
A quoi devez-vous votre fidélité à François Bayrou ?
Au moment de la création du Mouvement Démocrate, François Bayrou m’a offert une assise au sein du MoDem. On a l’air d’un con quand on est fidèle, mais les Français aiment bien ce genre de con. Parce qu’ils ont le sentiment que la politique est une jungle dans laquelle aucune valeur n’est respectée.
Comment avez-vous réagi à la relaxe de Dominique de Villepin dans l’affaire ClearStream?
Sarkozy n’a pas pu, comme il le souhaitait, pendre Dominique de Villepin à un croc de boucher.
Et aux révélations affirmant que Villepin aurait reçu des millions provenant d’Afrique ?
Avec cette affaire, c’est la démocratie qui prend un coup de bate de base-ball dans les genoux. Tout cela participe à l’écœurement, au dégoût global des Français et à restaurer la place de Marine Le Pen. Mais cette chronologie dans les affaires montre bien comment, dans la sarkozie, on craint la candidature de Villepin.
Sera-t-il candidat ?
Désormais, la voie est libre pour Dominique de Villepin d’annoncer sa candidature et de nuire ainsi considérablement à celle de Sarkozy. Son pouvoir de nuisance est extrême.
Un ticket Bayrou-Villepin est-il possible en 2012 ?
Je suis dimanche avec François Bayrou à Giens et lundi à Paris avec Dominique de Villepin. Ils le savent et savent aussi que le ticket Villepin-Bayrou ou Bayrou-Villepin est un ticket à 15 ou 16%.
Que pensez-vous de l’avenir politique de Jean-Louis Borloo ?
Pour Borloo, c’est trop tard. Il a montré qu’il était capable de cautionner la politique de Sarkozy au plus fort de la campagne de 2007, sur des bases islamophobes, xénophobes et identitaires. Impensable quand on est républicain et gaulliste
Et l’avenir d’Hervé Morin ?
C’est exactement la même chose. Ce sont des gens sans scrupules, aujourd’hui amers et décus. Mais par leur attitude, ils mettent en valeur le point extrêmement fort de François Bayrou qui est sa cohérence depuis le début.
Vous voyagez beaucoup, quelle image a la France à l’étranger ?
Aujourd’hui, partout où je vais dans le monde, on compare Sarkozy à Berlusconi. Sarkozy était l’homme de la rupture, il l’a bien faite, mais dans le sens d’une dégradation de l’image de la France.
Que pensez-vous de l’intervention de la France en Libye ?
Je suis persuadé que la Libye va se tribaliser et sera le nouvel Irak français. On va rester la tête dans le sable libyen pour longtemps.
Quelle différence faites-vous entre Hortefeux et Guéant ?
Aucune. Ce sont des amis de trente ans de Sarkozy et ils appliquent à la lettre sa volontée de ne pas laisser les électeurs du Front national à Marine Le Pen. Hortefeux et Guéant sont les appâts des électeurs du FN.
Participerez-vous à la primaire socialiste ?
Oui parce que je considère que le périmètre des valeurs socialistes est le périmètre des valeurs universelles françaises et pas seulement de gauche. J’ai le droit, le devoir même, de participer à choisir qui au PS sera à même de battre Sarkozy. Et j’ai choisi François Hollande.
Quel rôle jouerez-vous dans la présidentielle de 2012?
Mon objectif est de retrouver la France d’avant Sarkozy, de contribuer à faire battre Nicolas Sarkozy et ce qu’il représente pour la France. Que ce soit avec François Hollande, Dominique de Vilelpin ou François Bayrou, je suis preneur.
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