Nous aurions tort de ne pas tirer les enseignements de ce que nous voyons, jour après jour, de pays en pays. La Grèce s’enlise dans une crise politique en semant la confusion sur l’organisation d’un référendum. L’ Espagne s’achemine vers des élections anticipées dans lesquelles il y aura un vaincu, le parti socialiste, mais assez probablement pas de vainqueur, car au fond le Parti Populaire n’a rien de très différent à proposer. L’ Italie fait face à une crise politique qui se nourrit du profond discrédit de l’actuel Président du Conseil. Là aussi on parle d’ouverture au centre.
Et en France ? En France nous connaissons une interminable campagne. Une grande élection sans début ni fin : autant dire le rêve de toutes les machines partisanes qui sont conçues pour cela, conquérir le pouvoir, affaiblir l’adversaire. Il y a de très belles pages de Thucydide sur le désespoir des ferments de la guerre civile quand au dehors de la cité menacent des puissances ennemies. Il y a aussi bien des exemples dans notre histoire, mais des exemples accablants qui montrent que cette union vient souvent trop tard, en 1914 comme en 1944 pour ne prendre que deux exemples.
Nous devons sortir de ce cycle infernal.
C’est pourquoi je plaide dès aujourd’hui pour un gouvernement de rassemblement national. J’entends bien qu’on me taxe d’errements utopistes, qu’on me dit que ces choses là fonctionnent dans le meilleur des mondes possibles mais qu’ici-bas, les partis étant ce qu’ils sont, ils n’ont d’autre choix à six mois des élections que de se combattre au-delà de toute nécessité.
Je répondrai qu’en attendant il faut bien trouver des garanties pour l’intérêt général, le grand oublié de cette période. N’aurait-on pu associer avant l’annonce du plan de rigueur l’ensemble des grandes forces politiques et des principales forces sociales du pays, les mettre autour d’une même table pour engager une dynamique commune ?
Ne peut-on imaginer un accord de gouvernement entre les principales forces politiques pour garantir une démarche commune sur l’essentiel, puisqu’au fond ils sont d’accord sur les principes. Je pourrais comprendre les oppositions et même les invectives réciproques si deux conceptions, deux philosophies se faisaient face. Mieux vaut un débat démocratique difficile dans ce cas qu’une discorde civile. Mais il n’y a pas de désaccord sur la nécessité de la rigueur, ni sur son ampleur. Alors disons-le une fois pour toute. Créons dans notre démocratie une exception d’intérêt général pour les sujets engageant dès aujourd’hui l’intérêt supérieur de notre pays : la dette, la compétitivité, l’emploi.
Faut-il vraiment attendre le chaos pour décréter le rassemblement national ?
Source : Blog DDV
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