Jeudi 16 juin, le CFJ accueille Dominique de Villepin dans le cadre d’une interview diffusée sur la chaîne YouTube Elections 2012. Comme pour la première émission avec François Hollande, enregistrée le 1er juin, l’entretien est animé par trois élèves du CFJ.

Un studio a été aménagé dans la rotonde au 7ème étage, qui permet de placer la personnalité interviewée devant la Tour Eiffel.
Cette interview est diffusée sur la chaîne spéciale créée en partenariat par YouTube, le plus grand site de partage de vidéos au monde, l’AFP, une des trois plus grandes agences de presse mondiale, le réseau social Twitter et le CFJ.

Avant l’interview, les internautes ont pu adresser leurs questions à Dominique de Villepin par écrit et vidéo sur YouTube et Twitter. Ils ont également voté pour leurs questions préférées grâce à l’outil Moderator de Google.
L'interview de Dominique de Villepin sera mise en ligne dans la soirée du 16 Juin.


Villepin pour une dépénalisation de l'usage du cannabis et le mariage homosexuel

L'ex-Premier ministre Dominique de Villepin s'est prononcé pour la dépénalisation de l'usage du cannabis, qu'il souhaiterait voir sanctionner d'une simple contravention, et pour le mariage homosexuel lors de l'émission Elections 2012 (YouTube/CFJ/AFP).
"Je suis contre la pénalisation et pour la dépénalisation, je propose qu'en contrepartie on choisisse la voie de la contravention", a-t-il dit au cours de cette interview, diffusée sur http://www.youtube.com/elections2012.
L'ancien ministre de l'Intérieur a souligné également que cette mesure permettrait d'alléger la charge des services de police et de justice.

"En ce qui concerne le cannabis, 4 millions de consommateurs en France, 90.000 interpellations dans notre pays, ce qui engorge nos services de police, mobilise la police judiciaire pour des enquêtes qui, souvent, sont infructueuses", a-t-il dit.

"Je ne suis pas sûr que nous soyons mûrs pour une légalisation, même pour une légalisation sous contrôle. Par contre il est temps de décriminaliser l'usage, la consommation de cannabis et de passer à un stade contraventionnel", a souligné Dominique de Villepin.
"La contravention c'est un message suffisant mais nécessaire, parce que la consommation de cannabis reste dangereuse", a-t-il ajouté.

L'usage de produits stupéfiants est interdit par l'article L3421-1 du code de la santé publique, qui prévoit des peines maximales d'un an d'emprisonnement et 3.750 euros d'amende.
Cependant, il s'agit de peines maximales et, dans la pratique, les magistrats ont une grande marge d'appréciation et l'emprisonnement est exceptionnel. En cas d'interpellation, le consommateur peut éviter la sanction pénale en acceptant une aide médicale, psychologique et sociale.

La gauche a relancé mercredi le débat sur la dépénalisation du cannabis, y compris dans ses propres rangs, en prônant, dans un rapport parlementaire, une "légalisation contrôlée" de cette drogue.
Dominique de Villepin s'est également déclaré favorable au mariage homosexuel, sans aller toutefois jusqu'à se prononcer pour l'adoption au sein d'un couple homosexuel.

A propos du mariage homosexuel - massivement rejeté cette semaine par les députés UMP lors de l'examen d'une proposition loi PS visant à le reconnaître -, le président de République solidaire a confié qu'il avait "évolué sur le sujet".

"En m'appuyant justement sur les grands principes et en particulier l'égalité des citoyens devant le droit, je crois que nous devons aujourd'hui évoluer et reconnaître que le mariage, institution civile, contrat civil entre deux personnes, peut être à la fois noué entre deux personnes de sexes différents ou deux personnes de même sexe", a-t-il dit.

Cette reconnaissance doit-elle aller jusqu'à celle de l'adoption au sein d'un couple homosexuel? "Je ne suis pas sûr, a répondu M. de Villepin, que tout le monde y soit prêt, mais néanmoins pour prendre en compte la souffrance" qu'exprime "un certain nombre de couples homosexuels de ne pas pouvoir fonder une famille".
Il a proposé plutôt "une reconnaissance du statut de coparent qui permette de ne pas laisser le conjoint homosexuel dans la solitude", dans "la difficulté en cas de décès", en préconisant de "lui reconnaître une responsabilité particulière".

"On aurait là un équilibre qui aurait vocation à évoluer au cours des prochaines années mais ce serait un premier pas pour apporter une réponse", a expliqué l'ex chef du gouvernement de Jacques Chirac, candidat potentiel à la présidentielle de 2012.

S : AFP