Mercredi 11 heures 30: Clearstream: la défense de Villepin salue "l'inventivité remarquable du parquet

Me Olivier D'Antin a fait preuve d'ironie mercredi devant la cour d'appel de Paris en rendant "hommage à l'inventivité remarquable du parquet", qui cherche à faire condamner son client, Dominique de Villepin, dans l'affaire Clearstream, pour un délit qualifié par l'avocat d'"imaginaire".

"Je rends hommage à l'inventivité remarquable du parquet", a plaidé l'avocat, qui succédait à Luc Brossollet et précédait Olivier Metzner, pour défendre l'ancien Premier ministre, contre lequel le ministère public a requis lundi 15 mois de prison avec sursis en lui reprochant le délit de "complicité par abstention".

"Durant quatre ans d'instruction, jamais, jamais, cela n'avait été évoqué", a-t-il dénoncé.
"On était dans une impasse totale", et puis soudainement, le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, a opéré un "renversement radical" et "a su trouver cette idée de complicité par abstention": "On était sur un péché par action, en avril 2004, et on bascule, à 180 degrés, sur un péché par omission, en juillet 2004!"

L'affaire Clearstream est une vaste affaire de dénonciation calomnieuse au cours de laquelle des noms, dont celui de Nicolas Sarkozy, ont été ajoutés sur des listings bancaires afin de faire croire qu'ils trempaient dans des affaires de corruption.

Pour le parquet général, Dominique de Villepin était au courant de la fausseté des listings dès juillet 2004 et aurait donc pu stopper Jean-Louis Gergorin, qui répandait la calomnie.
Selon l'accusation, a résumé Me D'Antin, Dominique de Villepin aurait été "un dissimulateur passif": il "se serait délibérément abstenu d'intervenir auprès de Jean-Louis Gergorin" et l'aurait "encouragé tacitement (...) afin de nuire à son rival, Nicolas Sarkozy".

"Je suis persuadé, a-t-il plaidé, que la cour ne sera pas convaincue par cette fable".

S : Agence France Presse


Mercredi 11 heures: Clearstream : la défense de Villepin remet en cause les notes de Rondot

La défense de Dominique de Villepin, qui a débuté sa plaidoirie mercredi 25 mai dans la matinée dans le procès Clearstream, a une nouvelle fois remis en cause les verbatims du général Rondot, invitant la cour d'appel de Paris à ne pas les considérer comme "l'évangile du dossier".

"L'accusation est un art schizophrène", a plaidé Me Luc Brossollet, qui le premier prenait la parole pour défendre Dominique de Villepin, avant Mes D'Antin et Metzner.
Il a regretté "qu'on dise tout et son contraire" sur les carnets du général Philippe Rondot, qui a enquêté en 2003-2004 sur les listings Clearstream, sur lesquels avaient été ajoutés des noms, dont celui de Nicolas Sarkozy, afin de les discréditer.

Selon le parquet général, qui a requis lundi 15 mois de prison avec sursis contre l'ancien Premier ministre, "ses verbatims sont tous exempts de critiques et c'est au nom de ce témoignage qu'on a sollicité la condamnation de Dominique de Villepin et Jean-Louis Gergorin".

"C'est Rondot contre Rondot"
Mais, a rappelé l'avocat, pour le général Rondot, "qui est le témoin cardinal", "il est pourtant hors de question d'envisager la culpabilité de Dominique de Villepin. Autrement dit, Rondot oui, mais pas Rondot jusqu'au bout! Mieux, c'est Rondot contre Rondot".
"Il ne faut pas faire des notes Rondot ce qu'elles ne sont pas: ce n'est pas l'évangile du dossier", a-t-il mis en garde.

Aux yeux de la défense, "il y a une question capitale: le général Rondot a-t-il de la mémoire?", car a-t-elle relevé, durant toute la procédure, "il n'a pu faire qu'une chose: paraphraser des verbatims qu'il tenait en mains." Conclusion pour Me Brossollet: "si la mémoire du général Rondot n'a pas de support papier, il n'y a pas de mémoire du général Rondot!"
Ces carnets, ce n'est pas "qu'il faille les oublier", a-t-il nuancé, "mais il faut les manier avec la prudence de juges".

S : Nouvel Observateur