Lundi 13 heures 30: Imad Lahoud, une vie de mensonges

Au premier procès, à son corps défendant, il fut le seul des cinq prévenus à détendre l'atmosphère. À chaque audience, on attendait avec gourmandise le mensonge du jour d'Imad Lahoud, qu'il finissait par lâcher. Le tribunal s'employait alors à le confondre et le mathématicien finissait toujours par avouer, piteusement, ses arrangements avec la vérité. C'est ainsi que, tour à tour, il fut traité de « bonimenteur », « mythomane », « manipulateur insatiable », « comploteur infatigable » et de « personnage grotesque au comportement angoissant ».

S'il existe un domaine dans lequel cet homme de 43 ans a toujours été constant, c'est la mystification. Adolescent déjà, il se prétendait parent d'Émile Lahoud, le président libanais dont il ne partageait que le patronyme. Un faire-valoir pour séduire François Heilbronner, l'ex-directeur de cabinet de Jacques Chirac, devenu patron du GAN, qui finit par lui accorder la main de sa fille bien née ; Anne-Gabrielle découvrit, après la naissance de leurs enfants, qu'Imad était de modeste extraction.

À Philippe Rondot, il s'annonça fils de Gaby Lahoud, fondateur des services secrets libanais, pas même un cousin éloigné ! Tantôt banquier pour le microcosme de l'armement (il était trader à la City), tantôt informaticien face aux barbouzes, Imad était simple prof de maths, poste qui satisferait l'ego de tout autre. Lahoud est ainsi fait : faute d'avoir exploité à fond son intelligence, tels son épouse énarque ou son frère polytechnicien Marwan, et de s'être rêvé plus puissant, il s'est inventé une vie.

Voilà comment naît cette espèce de 007 de série B qui s'est pris les pieds dans le tapis Clearstream. Son beau-père François Heilbronner résume ses travers : « Il a un très fort goût de réussir et d'être considéré. Il lui arrive donc d'embellir la réalité. » Les agents secrets en ont fait l'amère expérience. Marwan Lahoud vole au secours de son frère sorti de prison en 2002 après une escroquerie. Il le présente au vice-président d'EADS, Jean-Louis Gergorin. Imad Lahoud se vend comme « expert des réseaux terroristes et de financement d'Oussama ben Laden ». Gergorin l'embauche, parle de lui au général Rondot.

Celui-ci le met en relation avec des responsables de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure). Aussi étrange que cela puisse paraître, ils tombent dans les rets du génial informaticien qui décrypte les arcanes d'Al-Qaida et assure avoir rencontré le Saoudien traqué. À la DGSE, il devient Typhose, curieux nom de code qui renvoie à une maladie de poules. Deux ans plus tard, la supercherie est découverte, enfin ! Imad Lahoud a eu le temps de falsifier les listings Clearstream, « à la demande de Gergorin », jure-t-il.

« J'ai l'honneur de défendre Imad Lahoud, déclamera Me Olivier Pardo le 26 octobre 2009. Pardon en son nom. Pardon pour ses torrents de mensonges qui ont marqué ces années de procédure (…) Il est comme il est. Menteur il était, menteur il est. J'espère que menteur il ne restera pas. » C'est mal parti : Imad Lahoud a récemment déclaré que « Dominique de Villepin (lui) a avoué être derrière la machination ». Le mensonge de trop ?

Source: L'Union - L'Ardennais


Lundi 10 heures 15: Au 1er jour de son procès, Villepin évoque Ben Laden


Le procès en appel de l'affaire Clearstream s'est ouvert lundi matin au Palais de justice de Paris.
Les avocats de Dominique de Villepin sont arrivés les premiers dans la première chambre de la cour d'appel de Paris. La salle est encore vide. Quatre robes noires suivis des stagiaires traînant de lourdes valises. Quelques journalistes sont déjà là. A l'extérieur les caméras et les micros sont déjà à l'affût.

Dominique de Villepin arrive à 9 heures. Chemise bleu, le teint halé. Il s'arrête devant les caméra avec un sens très politique de l'actualité et lance : « Ce matin, je ne pense pas à moi mais à ces milliers d'hommes et de femmes tombés sous les coups du fanatisme et de la haine d'Oussama ben Laden», lance d'emblée l'ancien Premier ministre. Cette nuit, Barak Obama a annoncé que le leader terroriste avait été tué. Le procès en appel de l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac dans l'affaire Clearstream s'est ouvert lundi matin au Palais de justice de Paris... loin du Pakistan.

En 2003, alors ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac, Dominique de Villepin s'était illustré en prononçant devant le Conseil de sécurité de l'ONU un discours contre l'intervention américaine en Irak. «Je veux croire que la communauté internationale saura trouver une nouvelle impulsion, une nouvelle coopération face à un terrorisme qui s'est disséminé sur la scène mondiale», a poursuivi l'ancien ministre des Affaires étrangères.

«Je veux croire que les pays occidentaux sauront tirer les leçons de ces 10 dernières années. Je veux croire qu'ils sauront éviter les tentations d'un amalgame trop souvent commis par l'administration Bush entre guerre contre le terrorisme et confrontation avec l'islam», a-t-il encore dit.

Quatre semaines de procès


Interrogé sur l'ouverture de son procès, l'ancien Premier ministre a tourné les talons sans dire un mot et est rentré dans la salle d'audience. Seize mois après avoir été relaxé, il y retrouve Jean-Louis Gergorin, l'ancien responsable d'EADS, et le mathématicien Imad Lahoud. Dans ce dossier on leur reproche d'avoir falsifié des listings bancaires émanant de la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream, afin de faire croire que plusieurs personnalités, dont Nicolas Sarkozy, détenaient des comptes occultes à l'étranger.

Durant les quatre semaines de procès -les audiences s'achèveront le 26 mai et la décision sera mise en délibéré à plusieurs mois-, neuf témoins viendront éclairer la cour d'appel, présidée par Christiane Beauquis. Parmi eux, le général Philippe Rondot, qui a un temps enquêté sur les listings, l'ancien patron de la DST, Pierre Bousquet de Florian, ou encore le juge d'instruction Renaud van Ruymbeke.

Source: Les Echos, Valérie de Senneville


Lundi 9 heures 15: Ben Laden: Villepin "pense" aux victimes


L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a consacré ce matin son unique commentaire aux victimes d'Oussama ben Laden, dont la mort a été annoncée par les Etats-Unis, sans évoquer son procès dans l'affaire Clearstream, qui doit débuter devant la cour d'appel de Paris.

"Je ne pense pas à moi mais à ces milliers d'hommes et de femmes tombés sous les coups du fanatisme et de la haine d'Oussama ben Laden", a déclaré Dominique de Villepin à son arrivée au palais de justice de Paris.
Seize mois après avoir été relaxé, Dominique de Villepin comparaît de nouveau aujourd'hui devant la justice, à l'occasion de son procès dans l'affaire Clearstream devant la cour d'appel de Paris. "Je ne crains rien et on ne craint rien quand on est innocent", avait déclaré dimanche l'ancien Premier ministre, se disant "parfaitement serein cette fois-ci".

Source: Agence France Presse


Lundi 8 heure 50: Un deuxième procès Clearstream promis à une justice plus sereine


Quelle évolution, tout de même ! Avant le premier procès, c'était le temps des promesses déplacées, des menaces de bas étage. Une tension indigne - on ne revient même pas sur les mots - planait sur cette audience qui n'annonçait rien d'une justice sereine. ...

Le président de la République était partie civile - une partie civile omniprésente, même encombrante - parce qu'il avait la conviction qu'un ancien Premier ministre avait décidé de le perdre, trois ans avant son élection. Une telle conviction qu'il l'avait désigné comme « coupable » d'avoir laissé mêler son nom au listing chipé par un journaliste, Denis Robert, à cette nébuleuse banque d'affaires - une chambre de compensation dit-on - nommée Clearstream.
Mais le tribunal, au bout du compte, avait estimé que Dominique de Villepin n'avait pas connaissance de la manipulation. Jean-Louis Gergorin, alors patron d'EADS, et Ihmad Lahoud, un mathématicien de son entourage, ont été condamnés (15 et 18 mois de prison) pour s'être emparés des listings et y avoir ajouté des noms (celui de Dominique Strauss-Kahn y figurait), manière de les désigner comme détenteurs de comptes cachés au Luxembourg. Dominique de Villepin et Denis Robert ont été relaxés. Blanchis. Pour la plus grande colère de Nicolas Sarkozy, dit-on, s'agissant de son vieil ennemi.

Le lendemain de cette décision, le 29 janvier 2010, le parquet, placé sous l'autorité du ministère, fait appel. Il faut donc juger à nouveau. Ce que fera la cour d'appel de Paris à partir de ce matin, et jusqu'à la fin du mois.

Des évolutions


Mais les choses ont évolué. On ne s'invective plus. Nicolas Sarkozy n'est même plus partie civile, et Dominique de Villepin se disait hier soir « parfaitement serein ». Les deux hommes se sont vus deux fois à l'Élysée, ces dernières semaines, officiellement pour évoquer les grands dossiers internationaux dans le cadre de la présidence française du G20.

Les choses ont évolué. Au point qu'Olivier Metzner, l'un des avocats de l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac, répète depuis quelques jours que « la requête d'appel du parquet ne tient pas la route ». Au premier procès, Jean-Claude Marin, le procureur de la République de Paris, était venu en personne demander une condamnation. Qu'en sera-t-il cette fois ?

Source: La Voix du Nord


Lundi 8 heure 40: Imad Lahoud charge à nouveau Villepin


Dominique de Villepin joue son avenir politique. Alors que s’ouvre lundi le procès en appel de l’affaire Clearstream, l’ancien Premier ministre, relaxé en première instance, persiste et signe : il n’a jamais cherché à nuire à Nicolas Sarkozy. Le président du mouvement République Solidaire, continue d’affirmer qu'il est totalement étranger à cette affaire de fichiers truqués qui laissaient croire que des personnalités, dont l’actuel chef de l’Etat, possédaient des comptes à l'étranger alimentés par de l'argent sale. Une ligne de défense identique qui pourrait cependant être mise à mal par un élément nouveau apporté par l'un des acteurs de l'affaire, Imad Lahoud.

"Un élément complémentaire et nouveau"


L’ancien trader et mathématicien Imad Lahoud, qui a reconnu avoir trafiqué ces listings, va expliquer devant la cour d’appel de Paris, qu’il connaissait Dominique de Villepin. "J’apporte un élément complémentaire et nouveau", affirme Imad Lahoud sur Europe 1. "Dominique de Villepin m’a demandé à l’époque où j’écrivais mon livre, de relire mon manuscrit et m’a demandé, par la suite, des modifications. Il m’a demandé de supprimer deux chapitres, deux grands passages très gênants pour Dominique de Villepin", développe le mathématicien, condamné à 18 mois de prison ferme en première instance.

"Et, quelques jours plus tard, il m’a redemandé d’ajouter un chapitre compromettant sur Nicolas Sarkozy. Cela prouve qu’à l’époque, Dominique de Villepin me connaissait. Il était en contact avec moi et surtout il avait un effet de levier considérable sur moi à l’époque", conclut-il.

Et, pour valider cette accusation, Imad Lahoud, a un témoin inattaquable : son épouse, Anne Gabrielle Heilbronner. "Mon épouse a écrit au président du tribunal et à l’avocat général pour confirmer qu’elle avait remis elle-même, en mains propres, mon manuscrit à Philippe Faure, qui était un haut fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères et très proche de Dominique de Villepin", a confié Imad Lahoud à Europe 1. "Philippe Faure nous a retransmis le manuscrit avec les modifications demandées. Elle a proposé dans sa lettre de venir témoigner si la présidente du tribunal le souhaite".

L’épouse d'Imad Lahoud était à l'époque conseiller auprès du ministre des Affaires étrangères et sa réputation est indiscutable. Enarque, Inspectrice des Finances, Anne Heilbronner est la fille de l'ancien Président du Gan. Ce témoignage pourrait donc être très gênant pour l'ancien Premier ministre.
Pourtant, ce nouvel élément ne semble pas inquiéter Dominique de Villepin. Joint par téléphone, l’ex-chef du gouvernement, affirme n’y prêter aucune attention. Ce n'est, dit-il, que "la énième version d'Imad Lahoud qui se défend (explique t-il) à travers les médias".

Source: Europe 1


Lundi 7 heures 30: Clearstream : Sarkozy-Villepin, la paix armée


Relaxé à l'issue du premier procès Clearstream, l'ancien Premier ministre, jugé à partir de lundi en appel, a changé de ton. Et Sarkozy aussi.
« Vous croyez que j'y pense tous les jours en me rasant ? », s'agace Dominique de Villepin dans le train qui l'emmène à Lille voir la maison où est né le général de Gaulle. « Je continuerai le plus possible mes activités... » L'ancien Premier ministre fait mine d'attendre son procès en appel dans l'affaire Clearstream en toute sérénité. Il l'assure : ce matin à 9 heures, il entrera dans la salle de la Cour d'appel de Paris, comme un citoyen ordinaire qui doit répondre aux questions de la justice. Malgré les réticences de son entourage, il entend assister à toutes les audiences, qui doivent se dérouler jusqu'au 26 mai. A priori, le style adopté sera sobre.

Aucune diatribe contre Nicolas Sarkozy n'est cette fois prévue. La fameuse phrase – enflammée, passablement emphatique – qu'il avait prononcée lors de l'ouverture du premier procès le 21 septembre 2009 (« Je suis ici par la volonté d'un homme, Nicolas Sarkozy, qui est aussi président de la République française ») s'est aujourd'hui transformée en une déclaration minimaliste : « L'issue du procès ne dépend pas de lui. » Oubliée aussi l'image de sa femme et de ses enfants – émus et presque au garde-à-vous – volant au secours de leur mari et père.

« J'entends dire les choses comme elles se sont passées vraiment », martèle Villepin. Pourtant, même s'il s'en défend, Clearstream constitue, pour lui, un sacré obstacle à franchir. Surtout pour un homme qui, officiellement, continue d'afficher sa volonté d'être candidat, le jour venu, à l'Elysée. « Il n'en parle pas, mais cela le préoccupe », observe l'ex-porte-parole de son mouvement, République solidaire, le député Daniel Garrigue. D'où l'accélération de la présentation de son programme, le 14 avril dernier, avec des mesures chocs (et discutées), tel le « revenu citoyen » : « Il a cherché, avec efficacité, à focaliser l'attention », dit Garrigue. Mais cette radicalité a fait de la casse : quelques-uns de ses derniers fidèles ont pris leurs distances, dont Garrigue lui-même.

L'ancien Premier ministre sait, il est vrai, qu'il joue son avenir politique. Il espère ardemment que sa relaxe prononcée le 28 janvier 2010 en première instance sera confirmée en appel. Plusieurs éléments le laissent penser. Le délit de complicité de « dénonciation calomnieuse » pour lequel il avait été poursuivi en première instance – avant d'être relaxé – est difficile à établir. Surtout, le retrait de la partie civile du chef de l'Etat – ce qui ne doit rien au hasard – rend le climat plus apaisé. « On va passer d'un procès politique quasi dramaturgique à un procès plus technique », estime, de façon significative, Me Olivier Metzner, qui défendra l'ancien Premier ministre aux côtés de Luc Brossollet et Olivier d'Antin.

Les « crocs de boucher »


A droite, le contexte politique a, il est vrai, radicalement changé entre les deux procès. Non seulement Nicolas Sarkozy ne s'acharne plus sur Villepin – promis en d'autres temps aux « crocs de boucher » –, mais il a fait en sorte, par étapes, de faire des gestes. Pour que les conditions d'une réconciliation soient réunies après le procès ? En tout cas, pour cette deuxième édition devant les tribunaux, pas question que le spectacle d'une nouvelle lutte fratricide s'étale dans la une des journaux. Le ministre des Affaires étrangères, selon Villepin, ne serait pas étranger à ce changement de ligne : « Je sais qu'Alain Juppé a dit à Sarkozy qu'il avait fait une connerie. »

Le chef de l'Etat a, en effet, changé de tactique. Pour que Villepin renonce à sa candidature, il a envoyé Juppé et Raffarin au charbon. Et a passé à son meilleur ennemi quelques coups de fil. Ainsi Sarkozy a-t-il sollicité à deux reprises, en mars, les compétences de l'ancien ministre des Affaires étrangères, à l'occasion de la réunion du G20 et de la crise libyenne. L'ex-Premier ministre jure qu'il n'est pas dupe. Dans le train en direction de Lille, il tend une boîte de chocolats : « Croyez-vous que c'est comme cela qu'on achète les gens ?, raille-t-il. Ma relation avec le chef de l'Etat est avant tout républicaine. » Pour autant, alternant le chaud et le froid, Villepin, dimanche, a confirmé que le procès qui s'ouvre, sauf coup de théâtre, n'aurait pas grand-chose à voir avec celui de janvier 2010 : « Je suis cette fois parfaitement serein. Ce procès n'a aucun caractère politique. Et j'espère qu'une nouvelle fois ce sera reconnu.»

Source: France Soir


Lundi 7 heures: Clearstream: après sa relaxe, Villepin rejugé en appel

Seize mois après avoir été relaxé dans l'affaire Clearstream, Dominique de Villepin comparaît de nouveau ce lundi devant la justice, à l'occasion de son procès devant la cour d'appel de Paris qui s'annonce plus apaisé en raison de la défection du chef de l'Etat. "Je ne crains rien et on ne craint rien quand on est innocent", a déclaré dimanche l'ancien Premier ministre, se disant "parfaitement serein cette fois-ci".

Dans ce dossier, on reproche à Dominique de Villepin, ainsi qu'au mathématicien Imad Lahoud et à l'ancien responsable d'EADS, Jean-Louis Gergorin, d'avoir falsifié des listings bancaires émanant de la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream, afin de faire croire que plusieurs personnalités, dont Nicolas Sarkozy, détenaient des comptes occultes à l'étranger.

L'affaire avait éclaté au grand jour à l'été 2004, mais ce n'est qu'en janvier 2006, alors que l'instruction piétinait, que Nicolas Sarkozy s'était constitué partie civile, promettant de pendre les coupables à "un croc de boucher". L'enquête avait alors été menée à grands renforts de moyens par les juges Henri Pons et Jean-Marie d'Huy.

Convaincus que Dominique de Villepin était l'instigateur du complot, ils l'avaient renvoyé en correctionnelle fin 2008 pour répondre notamment de "complicité de dénonciation colomnieuse".

A l'issue d'un mois de procès, Dominique de Villepin avait été relaxé, le 28 janvier 2010, par le tribunal correctionnel de Paris, tout comme le journaliste Denis Robert.

L'auditeur Florian Bourges, qui a remis les fichiers clients de Clearstream à Imad Lahoud, avait été condamné à quatre mois de prison avec sursis. Jean-Louis Gergorin s'était vu infliger quinze mois de prison ferme et 40.000 euros d'amende et Imad Lahoud dix-huit mois de prison ferme et 40.000 euros d'amende.
Ces deux derniers ont fait appel de leur condamnation. Concernant l'ancien ministre, c'est le parquet qui s'est chargé de faire appel.

Une vingtaine de parties civiles ont également contesté la décision de première instance. Le plus grand absent sera Nicolas Sarkozy qui a renoncé à sa poursuivre Dominique de Villepin en appel.

Durant les quatre semaines de procès (les audiences s'achèveront le 26 mai et la décision sera mise en délibéré à plusieurs mois), neuf témoins viendront éclairer la cour d'appel, présidée par Christiane Beauquis. Parmi eux, le général Philippe Rondot, qui a un temps enquêté sur les listings, l'ancien patron de la DST, Pierre Bousquet de Florian, ou encore le juge d'instruction Renaud van Ruymbeke.
Source: Agence France Presse


Lundi 7 heures: Dominique de Villepin


L'admirateur de la geste napoléonienne s'apprête à vivre un mois durant, dans le huis clos du prétoire de la cour d'appel de Paris, une sorte d'enfermement sur l'île d'Elbe, prélude à une reconquête espérée du pouvoir. L'ancien chef du gouvernement aspire à régler enfin les derniers comptes de l'affaire Clearstream avec Nicolas Sarkozy, son ministre de l'Intérieur du temps où lui-même régnait à Matignon. La détestation entre les deux hommes a atteint des sommets lorsque le flamboyant contempteur de l'intervention américaine en Irak a accusé le chef de l'Etat de vouloir le pendre à un croc de boucher.

Depuis lors, pourtant, un semblant d'apaisement s'est instauré entre les deux ambitions. Le fondateur de République solidaire, quelque peu désemparé quoi qu'il en dise par la propension de ses troupes à céder aux tentatives de débauchage, a été reçu à deux reprises par l'hôte de l'Elysée, qui ne serait pas fâché quant à lui de se prémunir d'une candidature rivale à droite lors de la prochaine présidentielle. Pour autant, l'avocat d'un « revenu citoyen » de 850 euros par mois n'est guère prêt à se contenter d'un simple RMI politique en 2012.
L'ancien élève de la promotion Voltaire à l'ENA pourra même puiser espoir de renouveau chez l'auteur de « Zadig », selon lequel « la résurrection est une idée toute naturelle, car il n'est pas plus étonnant de naître deux fois qu'une »


Source: Les Echos