Lundi 13 heures: Clearstream: un ancien de la DGSE met en cause Villepin

L'ancien numéro trois de la DGSE, Alain Chouet, dont le nom a été cité dans les listings Clearstream, a rappelé lundi à la cour d'appel de Paris, par l'intermédiaire de son avocate, que la seule personne qui aurait pu lui en vouloir était Dominique de Villepin.


Alain Chouet était "un personnage secret de par ses fonctions, un personnage de l'ombre", a rappelé son avocate, Me Nathalie Boudjerada, alors, "comment se fait-il que son nom soit apparu sur le listing de l'infamie?"


Après deux procès, l'ancien fonctionnaire de la Direction générale de la sécurité extérieure "n'a malheureusement pas trouvé de réponse", a-t-elle dit. Elle a ajouté qu'il ne connaissait ni Jean-Louis Gergorin ni Imad Lahoud, les deux seules personnes condamnées en première instance pour avoir organisé la machination ayant consisté à ajouter des noms, dont celui de Nicolas Sarkozy, sur des listings bancaires afin de les discréditer.


En revanche, l'avocate a souhaité revenir sur "la fin brutale" qu'a connue son client, évincé de la DGSE en novembre 2002 par M. de Villepin sur ordre de Jacques Chirac. "C'est lui qui est à l'origine de son éviction dans des conditions scandaleuses, brutales, violentes", a-t-elle plaidé.


Alain Chouet "a été renvoyé dans ses foyers", a-t-elle affirmé, "car on a pu imaginer qu'il était déloyal à l'occasion de l'affaire japonaise" qui imputait à Jacques Chirac la détention d'un compte occulte dans une banque japonaise.


S : Agence France Presse



Lundi 12 heures 30: L'avocat de Pasqua ne "pense pas que Dominique de Villepin soit l'instigateur" de l'affaire Clearstream

L'avocat des parties civiles Charles Pasqua et Pierre Pasqua - fils - pointe les divergences entre les déclarations du général Rondot et de Dominique de Villepin.


Lors d'une réunion le 9 janvier 2004, Dominique de Villepin conteste que le nom de Nicolas Sarkozy ait été prononcé ce jour-là. Or, les carnets du général Rondot indiquent à cette date : "L'enjeu politique : Nicolas Sarkozy".


L'avocat affirme aussi que Charles et Pierre Pasqua ne "pensent pas que Dominique de Villepin soit l'instigateur" de l'affaire, mais plutôt qu'il "a cru à ce complot international".
Source: Europe 1



Lundi 10 heures: L'ombre de Michèle Alliot-Marie et de Nicolas Sarkozy

Le silence de Sarkozy en question
"En tant que ministre de l'Intérieur, s'il y a une personne qui devait être au courant de la falsification des fichiers Clearstream, c'est bien Nicolas Sarkozy", lance Me Mignard, avocat du magistrat Gilbert Flam et d'Edwy Plenel, parties civiles. Il s'interroge alors du silence de "cette victime qui ne se porte partie civile qu'en 2006".

La responsabilité de Michèle Alliot-Marie
Me Mignard dénonce la responsabilité de celle qui était alors ministre de la Défense. Selon lui, il y a eu une "mise sous cloche" des informations par les ministres. "Dès le 10 juillet 2004, on sait qu'il y a manipulation et falsification", affirme-t-il. Or, "il n y a rien, on n'informe aucune personne de l'infraction dont elle est victime", dénonce-t-il.

S : Europe 1


Lundi 9 heures: Procès Clearstream: l'heure du réquisitoire sonne pour Dominique de Villepin

Après trois semaines de procès, l'accusation va prendre la parole lundi après-midi pour demander à la cour d'appel de Paris de condamner Dominique de Villepin qui, selon elle, s'est rendu complice de dénonciation calomnieuse dans l'affaire Clearstream.
En première instance, le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, était lui-même monté à l'audience pour s'occuper du cas Villepin. Il avait requis contre lui 18 mois de prison avec sursis et 45.000 euros d'amende.

Parallèlement, il avait requis deux ans de prison, dont 18 mois ferme, à l'encontre du mathématicien Imad Lahoud et trois ans de prison, dont 18 mois ferme, à l'encontre de l'ancien vice-président d'EADS, Jean-Louis Gergorin, ainsi que 45.000 euros d'amende à l'encontre des deux hommes.

Le 28 janvier 2010, Dominique de Villepin avait finalement été relaxé, tandis que Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud avaient été condamnés à respectivement 15 et 18 mois de prison ferme, assortis pour chacun d'une amende de 40.000 euros.

L'affaire Clearstream est une vaste affaire de dénonciation calomnieuse au cours de laquelle des noms, dont celui de Nicolas Sarkozy, ont été ajoutés sur des listings bancaires afin de faire croire qu'ils trempaient dans de sombres affaires de corruption.

Pour le parquet général, Dominique de Villepin était au courant de la fausseté des listings dès juillet 2004 et aurait donc pu mettre fin à la calomnie. Le ministère public, qui a fait appel de la relaxe de l'ancien Premier ministre, estime qu'il doit être condamné pour "complicité par abstention".

Mais si la "complicité de dénonciation calomnieuse" existe bel et bien dans le code pénal, la "complicité par abstention" n'est qu'un concept juridique que la cour d'appel a toute liberté de suivre ou non.
Mercredi matin, ce seront les avocats de Dominique de Villepin, Mes Olivier Metzner, Luc Brossollet et Olivier D'Antin, qui prendront la relève et tenteront de gagner la cour à leur cause. Selon eux, Dominique de Villepin n'était pas au courant de la falsification des listings, et même si c'était le cas, leur client ne peut être condamné pour n'avoir "pas fait" quelque chose.

Mercredi après-midi et jeudi après-midi viendra le tour des avocats de Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud. Ils attendent le réquisitoire de lundi pour déterminer qui prendra la parole en premier. Lors des procès, il est d'usage que plaide en dernier celui contre lequel le ministère public a requis la plus forte peine.
Jeudi soir, la cour d'appel, présidée par Christiane Beauquis, devrait annoncer la date à laquelle elle rendra sa décision, probablement aux mois de septembre ou octobre.

S : Agence France Presse


Lundi 8 heures: Le procès Clearstream dans sa dernière semaine

Totalement éclipsé depuis dix jours par l´affaire DSK, le procès Clearstream s’achève cette semaine, avec au programme deux moments forts pour Dominique de Villepin : le réquisitoire du parquet général et les plaidoiries de ses avocats.

Après s'être focalisés sur le rôle de l´ancien Premier ministre, les débats se sont recentrés la semaine dernière sur celui du mathématicien Imad Lahoud et de l´ancien haut responsable d´EADS Jean-Louis Gergorin.
Tous deux reconnaissent avoir participé à la dénonciation calomnieuse qui a consisté à ajouter des noms, dont celui de Nicolas Sarkozy, sur des listings bancaires afin de les discréditer. Seulement, les deux hommes se rejettent la paternité du complot. Quand Jean-Louis Gergorin dit avoir été manipulé par Imad Lahoud, celui-ci affirme n´avoir fait qu´obéir à ses ordres.

La semaine dernière, les parties civiles se sont succédé pour accuser les deux prévenus en des termes très durs. Ainsi, M e William Bourdon, l´avocat du consultant François Gontier, a dénoncé le « délire » d´Imad Lahoud, ainsi que « ses petites vengeances privées et nauséabondes », tandis que d´autres, plus nombreux, ont crucifié Jean-Louis Gergorin, le seul, d´après un avocat, « à avoir le profil pour monter une opération de cette ampleur ».
Mais, tous, sans exception, ont répété qu´ils ne reprochaient rien à Dominique de Villepin, relaxé en première instance, qui, selon eux, n´a été qu´un « pion » dans cette histoire.

Dominique de Villepin en première ligne
En première instance, Nicolas Sarkozy, qui était alors partie civile, avait ciblé ses attaques sur l´ancien diplomate, son avocat, M e Thierry Herzog, allant jusqu´à en faire « l´instigateur » du complot. Quelques parties civiles, proches du chef de l´État, s´étaient jointes à ces accusations. Ainsi de l´ex-numéro 2 des RG et actuel directeur central du renseignement intérieur, Bernard Squarcini. À l´époque, son avocat, M e Patrick Maisonneuve, avait estimé, dans une plaidoirie aux accents de réquisitoire, que la « responsabilité de M. de Villepin » dans cette affaire lui apparaissait « totalement engagée ».

Mais depuis, la donne a changé, car son client s´est désisté de son appel contre Dominique de Villepin et ne l´a maintenu que contre MM. Lahoud et Gergorin. Jeudi, M e Maisonneuve a donc complètement épargné le prévenu vedette.

Après une semaine de relative tranquillité, le cas Dominique de Villepin devrait renouer dès aujourd’hui avec l´actualité. Après les dernières plaidoiries de parties civiles, ce sera en effet au tour du ministère public de prendre la parole cet après-midi, durant quatre heures environ.

Or, dans ce dossier où l´on reproche au fondateur de République solidaire une complicité de dénonciation calomnieuse, le parquet général est son accusateur principal.

Après le réquisitoire de Dominique Gaillardot à l´encontre de MM. Lahoud et Gergorin, l´avocat général Jean-Louis Perol devrait requérir durant plus d´une heure la condamnation de Dominique de Villepin qui, selon lui, s´est rendu complice « par abstention ». En d´autres termes, le ministre savait que les listings étaient faux et aurait pu stopper la calomnie, ce qu´il n´a pas fait.

Mercredi matin, il reviendra aux avocats de Dominique de Villepin d´éteindre les braises et de convaincre la cour de l´innocence de leur client.
Les conseils d´Imad Lahoud et de Jean-Louis Gergorin prendront la relève jusqu´à jeudi soir. La cour devrait alors mettre sa décision en délibéré à l´automne.

S : L'Alsace


Lundi 7 heures: Dernier acte du procès Clearstream

Ce devrait être, cette semaine, pour Dominique de Villepin, la fin judiciaire d'une affaire que l'on avait dite d'« Etat », éclipsée par le feuilleton DSK.

L'ancien Premier ministre, poursuivi pour « complicité de dénonciation calomnieuse », avait été relaxé en janvier 2010. Nicolas Sarkozy, qui avait interjeté appel de la décision, s'était in fine désisté, mais avait maintenu ses poursuites contre le mathématicien Imad Lahoud et l'ex-haut responsable d'EADS Jean-Louis Gergorin.
Les réquisitions du ministère public devraient être connues ce soir.

Guère inquiet par ce second procès, le président de République solidaire peut entrevoir de reprendre sa précampagne présidentielle, amorcée par l'annonce de son projet.

S : Les Echos


Lundi 1 heure: Clearstream : dernière ligne droite

Le second procès Clearstream entre lundi dans sa dernière semaine, avec au programme deux moments forts pour Dominique de Villepin : le réquisitoire du parquet général et les plaidoiries de ses avocats.

Dominique de Villepin n’était qu’un "pion"
Après s'être focalisés sur le rôle de l'ancien Premier ministre, les débats se sont recentrés la semaine dernière sur celui du mathématicien Imad Lahoud et de l'ancien haut responsable d'EADS, Jean-Louis Gergorin. Tous deux reconnaissent avoir participé à la dénonciation calomnieuse qui a consisté à ajouter des noms, dont celui de Nicolas Sarkozy, sur des listings bancaires afin de les discréditer.

Seulement, les deux hommes se rejettent la paternité du complot. Quand Jean-Louis Gergorin dit avoir été manipulé par Imad Lahoud, celui-ci affirme n'avoir fait qu'obéir à ses ordres. Les deux hommes ont répété qu'ils ne reprochaient rien à Dominique de Villepin, relaxé en première instance, qui, selon eux, n'a été qu'un "pion" dans cette histoire.

Un procès moins houleux
La principale différence entre les deux procès réside dans l’absence de Nicolas Sarkozy. L’audience du second procès comme les débats ont été plus clames et concis. Toutefois, il n’est pas sûr que Dominique de Villepin ait tiré avantage de cette nouvelle ambiance. Privé de son meilleur ennemi, l’ancien Premier ministre et ses grandes envolées ont en effet perdu de leur force de persuasion.
En outre, le général Rondot et ses petits carnets ont enfoncé le clou, pour rappeler à l’ancien diplomate quelques épisodes ambigus. Dominique de Villepin est poursuivi pour dénonciation calomnieuse par abstention.
Or, l’infraction est quasiment impossible à démontrer, car il faudrait que les magistrats prouvent que Dominique de Villepin, sachant, ou pouvant supposer que les listings étaient faux, les a laissés circuler sans rien dire. De quoi laisser entrevoir une nouvelle relaxe.

S : Europe 1


Vendredi 22 heures: Clearstream : l’heure des oubliés

Nicolas Sarkozy ayant déserté le banc des parties civiles, le procès en appel de l’affaire Clearstream est plus serein. Et on peut enfin s’intéresser aux vraies victimes : industriels, financiers, policiers, éditeurs, journalistes ou people. Plusieurs centaines de personnes se sont retrouvées soupçonnées d’avoir des comptes bancaires dans des paradis fiscaux, car présentes dans les fameux listings trafiqués par le couple infernal Jean-Louis Gergorin-Imad Lahoud (les deux se renvoyant la responsabilité de l’ajout des noms).

Leur point commun à tous ? Avoir été des ennemis de Gergorin, ou avoir eu des contentieux avec Lahoud. Mais certains ne comprennent toujours pas pourquoi leur nom s’est retrouvé là. En première instance, 17 d’entre eux, qui s’étaient constitués parties civiles, avaient obtenu au total 700 000 euros de préjudice moral. Une information éclipsée par la relaxe de Dominique de Villepin. Cette semaine, les audiences leur étaient consacrées, et ils ont pu se faire pleinement entendre.

Il y a Edwy Plenel, le patron de Mediapart. Il est venu pour «défendre l’honneur des victimes», qui ont été les «oubliés de cette instruction». «L’histoire est lointaine, elle décline avec le temps, mais il faut s’interroger sur l’impact de la calomnie, lance l’ancien directeur de la rédaction du Monde. J’ai été frappé de stupeur, en 2006, en lisant dans la presse que mon nom s’y trouvait. Pendant deux ans, des personnalités au cœur de l’Etat et dans le monde de la justice savaient que j’étais accusé de détenir un compte à la banque cantonale de Lausanne, et je n’ai pas été informé !»

«Déflagration»
Pierre Martinez, ancien patron de la brigade financière venu travailler à Thomson, raconte avoir longtemps «traîné son boulet Clearstream». Le jour où son nom apparaît dans un article du Point, en juillet 2004, associé à des soupçons de rétrocommissions, «c’est une déflagration dans (sa) vie professionnelle et familiale», se rappelle-t-il. «Pierre Martinez a été un grand policier, ajoute son avocat, Jean-Yves Dupeux. Il a passé son temps à lutter contre la corruption. Et voilà qu’on l’accuse de faits de corruption !»

Au concours des victimes, Philippe Delmas remporte la palme. L’ancien vice-président d’Airbus a eu le privilège de se faire interpeller par la police, d’être placé en garde à vue, de voir son bureau et son domicile perquisitionnés, et enfin d’assister, impuissant, à la destruction de sa carrière. Après avoir passé deux ans à lutter contre la rumeur, il a fini, «épuisé», par démissionner d’Airbus. Aujourd’hui simple consultant, il raconte se heurter à «un plafond de verre» quand il cherche du travail. Selon Delmas, le responsable de ses ennuis, c’est Gergorin, qui s’est servi des listings dans le cadre de la lutte pour la présidence d’EADS.
A l’époque, Delmas soutenait Noël Forgeard, son patron à Airbus, et Gergorin Philippe Camus, le président en place. Tous les coups étaient permis. «Dès mon interpellation, j’ai reconnu les méthodes de Jean-Louis Gergorin, raconte Delmas. Il lance des rumeurs contre quelqu’un. Puis, quand tout s’avère faux, il plaide la bonne foi. Il a un sentiment d’impunité extraordinaire !»

Selon Gergorin, Delmas transportait auprès de Brice Hortefeux des valises de billets pour le compte de Sarkozy. «100 millions par an, soi-disant… Hortefeux aurait dû venir avec un semi-remorque, pas une valise !», ironise Delmas. Convié à la barre, Gergorin plaide le «coup de folie» et s’excuse «particulièrement» envers son ancien collègue. Delmas l’écoute, l’air de bouillir intérieurement. «Je n’accepte pas ses excuses, reprend-il. Mais c’est une démonstration parfaite de sa méthode. Une fois ses machinations révélées, il a l’air affligé…»

«Venin»
Gergorin principal coupable, c’est aussi la thèse de Martinez. Comme celle de son ancien patron chez Thomson, Alain Gomez, lui aussi présent dans les listings. «C’est le génie inventif et pathologique de Gergorin qui était à l’œuvre», plaide Roland Poynard, l’avocat de Gomez. Son client avait eu affaire à Gergorin dans le cadre d’une autre lutte industrielle : celle qui opposait le groupe Lagardère à Thomson dans les années 1990. Et tous les proches (ou supposés proches) de Gomez s’étaient retrouvés dans les listings. C’est le cas de l’éditrice Odile Jacob : le duo croyait - à tort - qu’elle entretenait une liaison avec le patron de Thomson.

Mais il n’y a pas unanimité anti-Gergorin. Pour Plenel, le «vrai personnage de cette histoire», c’est Lahoud, «un faussaire professionnel» et «escroc des beaux quartiers» qui s’est servi des «obsessions» de ses interlocuteurs pour concocter le listing. «Ma conviction, c’est qu’il a mis mon nom après avoir entendu des bruits dans le monde du renseignement, et parce que le Monde avait publié des articles sur la faillite du fonds Volter, dans lequel il est impliqué», ajoute le journaliste.

François Gontier, un financier présenté comme ayant un compte dans une banque russe, est lui aussi certain que le «venin» vient de Lahoud, qui s’adonnerait à une «vengeance privée», plaide son avocat, William Bourdon.
Seul point d’accord de toutes les parties civiles, l’absence d’animosité envers Dominique de Villepin. «Excusez-moi, monsieur le Premier ministre, mais vous n’avez été qu’un pion», lance ainsi un avocat. Au grand agacement du parquet, qui, depuis l’instruction, réclame sa condamnation.

La défense de Villepin se frotte les mains : «Cela se passe beaucoup mieux qu’en première instance», commente, optimiste, Olivier Metzner.

S : Libération