Lundi 8 heures: Procès Clearstream: Villepin à l'épreuve du témoignage de l'épouse d'Imad Lahoud
Dominique de Villepin pourrait être mis en difficulté lors de la deuxième semaine au procès en appel de l'affaire Clearstream, qui sera marquée par les témoignages de l'épouse d'Imad Lahoud, et du général Philippe Rondot.
La cour d'appel de Paris, présidée par Christiane Beauquis, poursuivra lundi l'examen des faits et l'interrogatoire de l'ancien Premier ministre, du mathématicien Lahoud et l'ex-numéro 3 d'EADS Gergorin, afin de déterminer le rôle de chacun dans cette affaire de dénonciation calomnieuse.
Au coeur du dossier: l'ajout de noms de personnalités, dont celui de Nicolas Sarkozy, sur des listings bancaires, afin de faire croire qu'elles trempaient dans de sombres affaires de corruption.
Mais dès la reprise de l'audience lundi, la cour devrait faire une petite entorse à son programme initial et entendre Anne-Gabrielle Heilbronner, l'épouse d'Imad Lahoud.
Dans un courrier adressé à la cour à l'ouverture du procès et diffusé dans la presse par ce dernier, l'énarque et ancienne inspectrice des Finances assurait avoir remis en 2007 le manuscrit de son époux, "Un coupable idéal", à Philippe Faure, alors secrétaire général du Quai d'Orsay, afin qu'il le remette à Dominique de Villepin qui avait souhaité le lire.
Elle l'aurait ensuite récupéré avec pour consigne à son mari d'en modifier deux passages, embarrassants pour l'ancien Premier ministre.
Tout en regrettant la tentative d'Imad Lahoud d'"instaurer un débat hors du prétoire", la présidente Beauquis a décidé de convoquer Anne-Gabrielle Lahoud, afin qu'elle s'explique. Lors de l'enquête, elle avait en effet tenu des propos contraires.
Mais c'est mercredi qui devrait être la journée de tous les dangers pour Dominique de Villepin, avec l'interrogatoire du général Philippe Rondot, qui a enquêté sur les listings Clearstream en 2003 et 2004, pour le compte du ministère de la Défense, mais aussi pour l'ancien locataire du Quai d'Orsay.
Les fameux carnets du militaire, récupérés lors de l'instruction, recèlent en effet de nombreuses informations qui contredisent Dominique de Villepin.
Après l'audition mercredi matin de Denis Robert, le journaliste relaxé en première instance, la cour d'appel s'attardera jeudi sur les déclarations de quatre témoins cités par Imad Lahoud et Jean-Louis Gergorin.
Fin du procès le 26 mai.
Source: Nouvel Observateur
Vendredi 18 heures: Clearstream en appel: le mousquetaire, l'idiot et l'exécutant
A l'issue de la première semaine de leur procès en appel, les trois prévenus de l'affaire Clearstream ont dévoilé leur stratégie: Dominique de Villepin s'escrime avec pugnacité, Jean-Louis Gergorin confesse sa naïveté et bat sa coulpe, tandis qu'Imad Lahoud se décrit en simple exécutant.
Les avocats promettaient un procès plus apaisé. Ils ne s'y sont pas trompés.
Depuis lundi, l'absence du chef de l'Etat, qui a renoncé à faire appel de la relaxe de Dominique de Villepin, ne passe pas inaperçue. Car en première instance, son avocat, Me Thierry Herzog, monopolisait l'accusation, au côté du procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, également très en verve contre l'ancien Premier ministre.
Parfait connaisseur du volumineux dossier, Thierry Herzog ferraillait avec combativité, voire agressivité, débusquant les mensonges, avec pour objectif numéro un: démontrer que Dominique de Villepin était l'instigateur de cette dénonciation calomnieuse ayant consisté à ajouter sur des listings bancaires les noms de personnalités, dont celui de Nicolas Sarkozy, afin de faire croire qu'ils trempaient dans de sombres affaires mafieuses.
Dépassionnés, les débats sont devenus plus techniques. Ainsi, les avocats des trois prévenus explorent les documents inexploités, comme ce fut le cas jeudi avec la note du 29 mars 2004 rédigée par le général Philippe Rondot, qui enquêtait sur les listings.
Dominique de Villepin, que le militaire et Jean-Louis Gergorin appelaient alors entre eux le "mousquetaire", s'en est saisi pour affirmer qu'Imad Lahoud était la "source pourrie" du ministère de la Défense et non la sienne.
Pour le président de République solidaire, l'exercice est crucial, car une condamnation, même s'il était susceptible de pourvoi, gênerait ses ambitions présidentielles.
Il a donc décidé d'être offensif, de ciseler ses arguments, quitte à être démenti par un prévenu ou un témoin, notamment quand il maintient que le nom de Nicolas Sarkozy n'a pas été cité le 9 janvier 2004, lors d'un briefing au Quai d'Orsay avec Jean-Louis Gergorin et le général Rondot, alors que les deux autres participants disent le contraire.
Quelquefois cependant, les phrases font mouche. Comme quand il déclare: "Je serais ravi de témoigner que ce nom ait alors été évoqué car ce serait clairement la preuve de l'instrumentalisation" organisée par Imad Lahoud ou Jean-Louis Gergorin.
L'aplomb de Dominique de Villepin n'a d'égal que celui d'Imad Lahoud. Prévenu aux mille versions, agent de renseignement et gestionnaire d'entreprise devenu simple professeur de mathématiques, le quadragénaire voit sa parole démonétisée. Quand dit-il la vérité? Bien souvent, ses élucubrations laissent l'assistance médusée.
Certain d'être condamné car il a reconnu certaines falsifications, Imad Lahoud n'a qu'une ambition: convaincre la cour de réduire sa peine, la plus lourde prononcée en première instance (18 mois ferme et 40.000 euros d'amende) et entraîner dans sa chute ses co-prévenus, dont il n'aurait été que la petite main impuissante.
Jean-Louis Gergorin de son côté le dit et le répète: il a "manqué de jugement". "Je ne conteste absolument pas avoir commis des fautes graves", mais "j'ai déraillé", dit l'ancien haut responsable d'EADS, qui assure avoir été berné par un Imad Lahoud impressionnant de maîtrise.
Si la cour voit clair à présent dans la stratégie de défense des prévenus, elle n'est pas au bout de ses suprises. La première d'entre elles pourrait intervenir lundi avec l'interrogatoire d'Anne-Gabrielle Heilbronner, l'épouse d'Imad Lahoud, qui promet dans une lettre d'égratigner Dominique de Villepin.
Source: Agence France Presse
Vendredi 17 heures: Procès Clearstream: Villepin piétine Lahoud, « une source pourrie »
Si Dominique de Villepin était un animal, ce serait un éléphant. Il se veut comme lui imposant, majestueux, doté d'une si implacable mémoire qu'il est vain de tenter de la prendre en défaut, et peu enclin à pardonner les tourments qu'on lui a fait subir. Aussi, hier à la cour d'appel de Paris, il a piétiné le petit Lahoud qui croyait, lundi, pouvoir terrasser l'ex-ministre.
Il semble avoir ciselé sa défense, parfois maladroite au premier procès fin 2009, néanmoins productive puisqu'il fut relaxé. Cette fois, pour appuyer son propos, il joue la posture que l'on peut ainsi résumer : le locataire du Quai d'Orsay croulait sous les dossiers internationaux brûlants et il était inenvisageable qu'il s'intéressât à une affaire impliquant son collègue de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy.
Lui ne s'est penché « que sur des menaces émanant de Russie, du Moyen-Orient et d'Amérique latine » - les listings Clearstream révélaient en effet une clientèle supposée liée à des mafias. Qu'on se le dise : tout le reste ne le concernait pas ; seul lui importait le devenir de la France. Alors, quand l'accusation aborde la garde à vue de « Typhose », l'espion clandestin Lahoud arrêté pour escroquerie, Villepin saisit l'occasion de « se payer » le mathématicien. Nous sommes le 25 mars 2004, le « corbeau » Jean-Louis Gergorin n'a pas encore sévi mais, déjà, le général Rondot, qui dépend du ministère de la Défense et œuvre officieusement pour le Quai d'Orsay, s'active à l'enquête sur les révélations des listings. Sont apparus deux noms : Paul de Nagy et Stéphane Bocsa, censés impliquer Nicolas, Paul, Stéphane Sarkozy de Nagy Bocsa, selon l'état civil complet du futur président. Ce 25 mars, Gergorin dit avoir appelé Villepin afin qu'il « sorte Lahoud » du commissariat où il est retenu.
Philippe Rondot, qui s'est aussi entretenu avec le ministre, a toujours confirmé lui avoir soumis le problème Lahoud. « Je n'ai pas donné d'instruction pour faire libérer la source », martèle le flamboyant prévenu. A l'époque, « je ne connais pas son identité, je ne sais pas que c'est un délinquant plusieurs fois condamné, un escroc aux renseignements, je ne sais rien de sa personnalité, que son propre frère dit qu'il est prêt à tout pour exister. Je ne connais pas sa dangerosité. » Imad Lahoud se ratatine sous le coup de boutoir. « Le 25 mars, poursuit Villepin, je vais à Bruxelles évoquer les attentats de Madrid, cette garde à vue ne me concerne pas. L'Etat, ce n'est pas une affaire de copains ! »
Gergorin persistant à le compromettre, Dominique de Villepin botte en touche : « Cette source relevait du ministère de la Défense et du général Rondot, qui la disait crédible. Il fallait sauver le soldat Lahoud ! » Sous-entendu : c'est ainsi qu'il a pu être libéré.
« Cette source, dont on connaît aujourd'hui le pedigree judiciaire, était pourrie. Et une source pourrie ou défectueuse, on la débarque ! » Dominique de Villepin enfonce le clou : si Lahoud n'eut pas alors la tête coupée, « c'est parce qu'il allait partir en mission au Liban avec Rondot qui croyait encore, par son intermédiaire, remonter jusqu'à ben Laden. Il en allait des intérêts supérieurs du ministère de la Défense ».
La patate chaude expédiée au fidèle général Rondot et à Michèle Alliot-Marie, qui apprécieront, Dominique de Villepin a également redit haut et fort, hier, que jamais, Ô grand jamais « il ne fut évoqué, en sa présence, les noms de Nagy, Bocsa, encore moins Sarkozy » lors de la réunion dite « des conspirateurs ». « Mais il est vrai que, souvent, je m'absentais pour téléphoner… » Les affaires internationales n'attendent pas.
Source: L'Union
Vendredi 6 heures: Dominique de Villepin « fait le cake » au nouveau procès Clearstream
S'il y a un homme dont il faut s'éloigner le plus possible, dans cette histoire, c'est bien Imad Lahoud. ...
Mathématicien de peu d'envergure mais mythomane de haut vol, il a fini par reconnaître que c'est lui qui a ajouté des noms sur les fameux listigns truqués de Clearstream.
Ou plutôt un nom, au moins, mais pas n'importe lequel : celui de Nagy-Bocsa, le patronyme du président de la République. Précisément celui à cause duquel on en est encore devant la cour d'appel de Paris, sans doute.
« Source pourrie »
Durant les deux audiences où il a été interrogé, hier et mercredi, Dominique de Villepin s'est donc évertué à fuir l'homme aux versions changeantes (« c'est vrai, il invente beaucoup... ») sans ménagement. Pour l'ancien Premier ministre, le pauvre Lahoud, c'est « une source pourrie », à l'époque, un point c'est tout.
Mais une source pourrie qui avait tout de même ses entrées au ministère de la Défense, ne serait-ce que par l'intermédiaire du général Rondot. « Je pense que ceux qui l'ont activé en tant que source avaient un intérêt supérieur à le faire, et cet intérêt supérieur, c'était Oussama ben Laden », lance l'ex-diplomate. Histoire d'enfoncer aussi les pontes du ministère tenu alors par Michèle Alliot-Marie, qui se seraient laissé abuser par cet homme aux lunettes rondes leur promettant des renseignements précieux sur le chef d'Al-Qaïda - dont on sait aujourd'hui le nombre de soldats d'élite surentraînés qu'il avait aux trousses.
C'est presque cruel à dire, mais ça tient. Les autres démentent à peine. Ils ont cru que Lahoud pouvait les amener vers Ben Laden. Alors, pourquoi n'auraient-ils pas cru que ces listings semblant dire que Sarkozy, Strauss-Kahn, Chevènement, Pasqua et autres avaient un compte caché en Suisse ?....
« Au courant de rien »
Mais il reste un problème, tout de même, pour Dominique de Villepin : Jean-Louis Gergorin, « protecteur » de Lahoud, et le général Rondot affirment avoir évoqué le nom de Nagy-Bocsa devant lui.
« À aucun moment », se défend-il, pugnace comme quelqu'un qui jouerait son avenir. C'est bien simple : « Je n'étais au courant de rien. Mon intervention a été comme le fruit confit au milieu du cake, c'est-à-dire sans conséquence. » Le procès doit reprendre lundi, avec une confrontation des trois prévenus.
Source: La Voix du Nord, Eric Dussart
Vendredi 6 heures: Pour Villepin, Lahoud servait d'abord Rondot
Parole contre parole. L'un, Dominique de Villepin, joue sa relaxe obtenue devant le premier juge. Et la suite de sa carrière politique. Le second, l'ex-haut dirigeant d'EADS Jean-Louis Gergorin, condamné à quinze mois de prison ferme et 40 000 euros d'amende en première instance, tente de sauver ce qui peut l'être encore. Sa liberté, son honneur.
Le troisième, Imad Lahoud, faussaire présumé de l'affaire Clearstream, garde le silence durant cette nouvelle journée d'audience. L'heure est à l'affrontement entre Villepin et Gergorin. Ils ont longtemps été des proches.
Jusqu'à juillet 2007, Jean-Louis Gergorin a tout pris sur lui et protégé Villepin. Oui, c'était lui, le corbeau. Non, il n'avait reçu d'ordre de personne.
Le retournement
En juillet 2007, il mouille Villepin. Pourquoi ? « J'attendais les présidentielles pour ne pas provoquer de crise politique majeure », explique-t-il.
Dès janvier 2004, dit-il alors au magistrat instructeur, Villepin était au courant de la présence de personnalités politiques dans les listings trafiqués. Dont Nicolas Sarkozy. Le 25 mars 2004, quand la « source » Lahoud était subitement placée en garde à vue dans une escroquerie présumée liée à une revue de golf, c'est Villepin en personne qui aurait passé le coup de fil libérateur. Et en mars puis avril 2004, c'est encore Villepin qui aurait glissé l'idée à Gergorin, avec l'aval de Jacques Chirac, de se métamorphoser en corbeau. « Dominique de Villepin a initié le processus. Après, je suis le seul responsable de la façon dont cela s'est passé. J'avais mon libre arbitre », dit Jean-Louis Gergorin à la présidente.
Gergorin a-t-il parfois guidé la main de Lahoud pour trafiquer les listings comme le mathématicien le prétend ? Ou a-t-il été complètement berné par Lahoud, sous le choc de la mort subite de son mentor Jean-Luc Lagardère ? Une chose est certaine. Désormais, Jean-Louis Gergorin est seul. Seul à assumer Imad Lahoud, dont le général Rondot espéra longtemps des informations pour capturer Oussama Ben Laden. Et qu'EADS rémunéra pour le compte de la DGSE. Seul aussi face à Dominique de Villepin qui, à croire l'accusation et Gergorin, espéra de son côté déstabiliser Sarkozy grâce aux listings explosifs de Lahoud.
Sauf que Villepin nie tout. Avec aplomb, assurance, presque avec talent. Pourtant, jamais Gergorin n'en rajoute. « La réunion de janvier 2004 durant laquelle j'ai prononcé le nom de Sarkozy dans le bureau de Villepin n'a jamais été une réunion de conspirateurs », précise-t-il. Mais Villepin nie. Il n'a jamais entendu parler ni de Sarkozy ni de Lahoud avant qu'il ne soit trop tard. Que le corbeau ait pris son vol. « L'État, ce n'est pas du copinage. Si l'on m'avait donné le nom de la source en janvier, j'aurais tout arrêté », affirme-t-il, dominateur.
Le coup de fil pour faire libérer Lahoud en garde à vue, confirmé par le général Rondot ? « J'ai appelé Rondot suite aux attentats de Madrid. Il m'a parlé de ce problème sans citer le nom de Lahoud. Je lui ai dit de faire au mieux. Rondot s'est ensuite protégé dans une note conjointe avec le directeur du cabinet du ministère de la Défense. Car la vérité, c'est que Lahoud n'intéressait pas Rondot pour Clearstream mais pour Ben Laden », attaque Villepin.
Le général Rondot viendra la semaine prochaine livrer sa version
Source: Sud Ouest
Vendredi 2 heures: Villepin égratigne le ministère de la Défense
Dominique de Villepin s’est défendu avec pugnacité hier devant la cour d’appel de Paris, égratignant au passage le ministère de la Défense qui, selon lui, aurait été beaucoup plus proche que lui-même d’Imad Lahoud, le faussaire présumé des listings Clearstream.
«Le compte couplé de Nagy Bocsa (les noms patronymiques de Nicolas Sarkozy) n’a pas été évoqué devant moi» lors de la réunion du 9 janvier 2004 au Quai d’Orsay avec Jean-Louis Gergorin et le général Philippe Rondot, «à aucun moment», a martelé l’ancien Premier ministre, contredisant ainsi les deux autres participants.
«Il est vrai qu’il m’est arrivé de m’absenter lors de cette réunion»
Certes, a-t-il reconnu, le nom du ministre de l’Intérieur a été évoqué, mais seulement lorsque s’est posée la question ”qui devait-on informer” de cette manipulation, visant à ajouter des noms de personnalités sur des fichiers, afin de faire croire qu’ils détenaient des comptes occultes à l’étranger.
Face à Jean-Louis Gergorin qui maintient ses déclarations, Dominique de Villepin assure: «Il est vrai qu’il m’est arrivé de m’absenter lors de cette réunion».
Mais surtout, conclut-il agacé, «je serais ravi de témoigner que ce nom ait alors été évoqué car ce serait clairement la preuve de l’instrumentalisation» dont il aurait fait l’objet de la part d’Imad Lahoud ou Jean-Louis Gergorin.
Un autre épisode gênant a été abordé hier par la cour d’appel: celui de la garde à vue d’Imad Lahoud, le 25 mars 2004.
Ce jour-là, le mathématicien est interrogé dans le cadre d’une affaire annexe d’escroquerie. Les policiers découvrent sur lui un sauf-conduit délivré par Jean-Louis Gergorin. Dans cette lettre, le vice-président d’EADS affirme que son protégé est en mission pour le compte du général Philippe Rondot.
À l’époque, «je ne connais pas l’identité de la source»
À l’époque, le général enquête sur les listings Clearstream pour le ministère de la Défense, mais aussi pour Dominique de Villepin, au Quai d’Orsay.
L’ancien diplomate reconnaît avoir contacté le général Rondot. Mais, tandis que le militaire affirme qu’il lui a demandé de faire libérer Imad Lahoud, l’ex-ministre nie catégoriquement.
«Je n’ai pas donné d’instruction au général Rondot de libérer ”la source” ou Imad Lahoud», a-t-il redit. De toute façon, à l’époque, «je ne connais pas l’identité de la source, (...) je ne sais pas qu’il a fait de la prison (...) et que c’est un escroc aux renseignements. (...) J’ai le réflexe très normal de lui dire: voyez ce qu’il en est, en d’autres termes, faites au mieux».
Donc, poursuit Dominique de Villepin, «ma propre intervention est comme le fruit confit dans le cake, c’est-à-dire (...) sans aucune conséquence».
En revanche, le fondateur de Ré
publique solidaire oriente l’attention de la cour sur la «note de couverture» adressée quatre jours plus tard sur l’incident par le général Rondot à Philippe Marland, directeur de cabinet de la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie.
«Sauver le soldat Lahoud»
Selon lui, cette note «glisse sur» l’affaire Clearstream et tente de protéger cette «source pourrie» en raison d’un «intérêt supérieur». Le ministère de la Défense aurait alors voulu «sauver le soldat Lahoud», qui lui promet par ailleurs de remonter jusqu’à Oussama ben Laden.
«Une source pourrie, on en tire des leçons. Or, là, non seulement cette source n’est pas écartée, mais elle est activée!» D’ailleurs, observe-t-il, quelques jours plus tard, le général Rondot partira au Liban avec Imad Lahoud sur un dossier terroriste, afin de lui donner «une nouvelle légitimité», plutôt que de «reconnaître qu’il y avait une personnalité douteuse dans le dossier».
Reprise du procès lundi matin avec l’interrogatoire des prévenus et l’audition de la femme d’Imad Lahoud.
Source: Les Dernières Nouvelles d'Alsace
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