"Nous avons pu le constater avec ses divisions concernant le printemps arabe, la révolution tunisienne, la révolution égyptienne", a affirmé Dominique de Villepin, en rappelant que s'agissant de la crise libyenne, la France et l'Allemagne s'étaient opposées lors du vote à l'ONU de la résolution 1973 qui avait donné le "feu vert" à l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne sur le territoire libyen.

"L'Europe n'a pas, dans le monde, le poids qui devrait être le sien", a-t-il considéré, en donnant comme exemple la position européenne dans le conflit israélo-arabe ou en Afghanistan.

En Afghanistan, "l'Europe devrait être la première à tirer les leçons d'une présence militaire longue de 10 ans qui n'a pas permis de résoudre la crise", a affirmé Dominique de Villepin, se disant convaincu que s'agissant des questions internationales, l'Europe n'a pas été, face aux Etats-Unis, un interlocuteur capable "d'équilibrer le monde".

"L'Europe n'est pas à la hauteur de ses idéaux. 

Nous le voyons dans le sentiment de peur qui assaille aujourd'hui les Européens, dans le populisme qui se manifeste dans des pays comme la Finlande, la Hongrie, l'Italie ou la France. Un populisme qui est basé sur la peur: peur de l'immigration, peur des autres, peur de l'Islam. Ceci n'est pas conforme à la vocation de l'Europe", a-t-il ajouté.

Dominique de Villepin a réaffirmé sa conviction que l'Europe doit défendre son modèle social et doit surtout "sortir de l'impuissance et de l'immobilisme" où elle se trouve.

Source: Sabado