(AFP) - Dominique de Villepin a créé la surprise
dimanche sur TF1 en annonçant qu'il se présentait à l'élection présidentielle de 2012, alors que la candidature de l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac semblait avoir du plomb dans l'aile.
"J'ai décidé d'être candidat à l'élection présidentielle de 2012", a déclaré l'ex-Premier ministre, anticipant son annonce deux jours avant une conférence de presse programmée pour mardi. Il entend donc aller jusqu'au bout du chemin sur lequel il s'était engagé en juin 2010, en lançant devant plus de 3.000 sympathisants son propre mouvement politique, baptisé "République solidaire" (RS), pour donner une assise à ses ambitions.
Ce faisant, Dominique de Villepin, qui ne s'est jamais présenté à une élection, reste fidèle à son image d'homme de panache, prenant de gros risques puisqu'il plafonne à 1% dans les sondages d'intentions de vote, alors qu'il était monté jusqu'à 10%. "DDV" a tenu à affirmer qu'il ne se présentait pas par rancune à l'égard de son ennemi intime Nicolas Sarkozy, qui avait dit vouloir le "pendre à un croc de boucher" au moment de
l'affaire Clearstream, dont il est finalement sorti blanchi.
"Je me suis battu pour que les relations entre Nicolas Sarkozy et moi-même redeviennent des relations républicaines et apaisées. C'est chose faite", a-t-il dit dimanche soir. Sa candidature ne peut cependant que gêner le chef de l'Etat comme d'ailleurs François Bayrou, qui se positionne aussi sur le créneau du rassemblement des Français.
L'ex-ministre des Affaires étrangères, symbole du refus français de la guerre en Irak en
2003, entend "défendre une certaine idée de la France" car "notre souveraineté nous échappe
en grande partie".
Pour "DDV", "plus que jamais, l'union nationale s'impose à nous tous". Il a appelé à ce que "les Français se réveillent" et n'a pas manqué non plus de stigmatiser "la République des partis" symbolisée à ses yeux par l'accord PS-EELV.
Autant de signes que Dominique de Villepin se positionne comme l'héritier du gaullisme.
"J'ai une conviction: le rendez-vous de 2012 sera le rendez-vous de la vérité, du courage et de la volonté", a affirmé celui qui fut l'un des plus proches collaborateurs de Jacques Chirac.
Il s'est déclaré "inquiet" de voir "la France humiliée par la loi des marchés qui impose de plus en plus d'austérité".
L'ex-chef du gouvernement semblait pourtant s'être rapproché de Nicolas Sarkozy, qu'il avait rencontré le 29 octobre à la Lanterne, résidence versaillaise du président. Il avait toutefois assuré "ne pas avoir dealé" avec son rival.
Dominique de Villepin a été abandonné au fil des mois par presque tous ses soutiens parlementaires, dont certains ont rejoint Nicolas Sarkozy, comme le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire et, villepiniste entre toutes, Marie-Anne Montchamp, entrée en novembre 2010 dans le gouvernement de François Fillon.
Pour beaucoup de responsables de la majorité, l'affaire semblait pliée. "Ma conviction, c'est qu'il n'ira pas", disait l'ex-député villepiniste Jacques Le Guen. "Parce que faire 2%, c'est ridicule, il mérite mieux que cela". Dominique de Villepin veut faire mentir ces pronostics.
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